Presentation

 

 

20 juin 2016 1 20 /06 /juin /2016 14:06
Jean Benoit

Jean Benoit

Jean Benoît, né à Québec en 1922 et mort le 20 août 2010, est un artiste plasticien surréaliste.
À l'âge de 15 ans, Jean Benoît entre à l'École des Beaux-arts de Québec.
En 1942, il s'installe à Montréal et, toujours aux Beaux-arts, suit le cours d'Alfred Pellan qui l'initie, dès 1943, aux Manifestes du Surréalisme et au jeu du cadavre exquis.
Sous le pseudonyme « Je Anonyme », il signe le manifeste Prisme d'yeux (1948).
Avec son épouse, l'artiste Mimi Parent, il part, en 1948, pour Paris et y rencontre André Breton en 1959.

 

Jean Benoit et Mimi Parent


C'est à Paris qu'il suivra les cours en ethnologie au Musée de l'Homme qui l'inciteront à aller à la rencontre des arts premiers, surtout en Océanie avec Pierre Langlois, dès 1967.
Le 2 décembre 1959, en marge de l'exposition internationale du Surréalisme dédiée à Éros, dans l'appartement de Joyce Mansour, Jean Benoît présente son « Exécution du testament du marquis de Sade » devant un public confidentiel dont André Breton et Matta.

 


Au terme de cette présentation, il s'applique sur la poitrine un fer rougi portant les quatre lettres SADE.
Matta fait de même. Le journal Arts accorde une page complète à l'exposition et une demi-page au cérémonial.

 

Alain Jouffroy écrit : "L'acte lui-même, qui consiste à se brûler aux lettres de Sade, dans un monde aussi bavard et aussi peu enclin aux gestes que l'est celui où nous vivons en ce moment à Paris, est, à mon sens un défi.
Défi aux conformismes, défi aux paresses, défi au sommeil, défi à toutes les formes d'inertie, dans la vie comme dans la pensée."

 

Il participera également aux expositions de 1961, celle de New-York (IXe Exposition internationale du Surréalisme : Surrealist Intrusion in the Enchanters' Domain, organisée par Marcel Duchamp et And
ré Breton à la Galerie d'Arcy et à celle de Milan : Mostra internazionale des surrealismo qui se déroule à la Galerie Schwarz. Mais encore à celles de Sao Paulo, en 1967, A Phala, tenue à la Fondation Armando Alvarez Penteado (FAAP), aux côtés de Leonora Carrington, Gabriel Derkevorkian, Jean Terrosian ou de Brnö en 1968, Le principe de plaisir…

 

Montage Photographique avec les visages de Jean Benoit et de Mimi Parent

Jean Benoit
Jean Benoit

Costume pour l'Execution du Testament du Marquis de Sade

Jean Benoit

En 1963, Jean Benoît rejoint le mouvement "Panique", fondé par Arrabal et Topor, et auquel prend part le peintre et cinéaste Alejandro Jodorowsky.
Jean réalise des dessins de costume pour deux personnages - le nécrophile et la première communiante - de la pièce d'Arrabal, La communion solennelle, dessins publiés avec le texte de la pièce dans la revue La Brèche n°4.

 


En 1965, en réponse à une lettre d'une conservatrice du Musée de Besançon, André Breton cite Jean Benoît parmi les dix créateurs le plus authentiques de ces vingt dernières années.

Jean Benoit

Œuvres

 


Écrit
- Prisme d'yeux, 1948

Sculptures et costumes
- Exécution du testament du marquis de Sade, 1950, sculpture et installation. André Breton : « Il y a des testaments qui sautent les murs pour aller chavirer dans les yeux des loups… »
- L'Art si difficile d'être sincère sans être ridicule, 1964
- Le Bouledogue de Maldoror, 1965

- L'Aigle, Mademoiselle...

 


- Le Nécrophile, 1965


- L'Antiquité fin du XXe siècle, 1965
- Théorie de perversité, canne, 1991/92

 

 

Bibliographie
- Annie Le Brun, Jean Benoît. Monographie, Filipacchi, Paris, 1996.

 

 

Jean Benoit

L'INVITATION

 

Cette exécution de Testament du marquis de Sade, célébrée le 2 décembre 1959 à 22 heures dans l'appartement de Joyce Mansour, commenca avec la diffusion d'une bande sonore réalisée par Radovan Ivsic et donnant l'impression d'entendre de près un volcan en éruption.
 

Cet enrégistrement, crée à partir des bruits de la rue amplifié jusqu'à l'intolérable et retransmis par des haut-parleurs surpuissants, en écho à la phrase de Sade : "Un jour, examinant l'Etna, dont le sein vomissait des flmmes, je désirais être ce célèbre volcan, se poursuivit crescendo pendant plusiers minutes jusqu'à l'entrée fracassante de Jean Benoît. Puis dans le silence total, on entendit un enrégistrement du Testament de Sade lu par André Breton. Après quoi, Jean-René Major se mit à lire les Notes de Jean Benoît tandis que Mimi Parent aidait ce dernier à enlever, une à une, les pièces de son costume jusqu'à ce qu'il s'applique à la place du coeur un fer rougi à blanc au nom de Sade.
 

Annie Le Brun

Jean Benoit

Costume pour l'Execution du Testament du Marquis de Sade